Rue du Jura 6
En 2011, RDR architectes achève à la rue du Jura 9-11 la transformation complète d’un bâtiment ayant appartenu à l’imprimerie Marsens, aménageant dans la structure industrielle originelle des surfaces d’activité et 13 lofts.
Face au bâtiment, une petite parcelle de 120m2 accueillait encore quatre garages à voitures, dernier vestige, dégradé, de l’ancienne activité, ainsi qu’une sous-station électrique alimentant le quartier.
C’est en 2012 que les nouveaux propriétaires décident de réaménager la parcelle et de valoriser cet espace urbain résiduel.
Le projet développé par RDR architectes aboutit à la construction d’un petit immeuble accueillant quatre appartements flottant sur un rez-de-chaussée ouvert abritant quatre places de parc extérieures.
Le nouvel immeuble vient s’adosser au pignon borgne de l’immeuble de la rue des Échelettes 7, rétablissant une continuité des façades sur le front oriental de la rue du Jura, tout en libérant le rez-de-chaussée, préservant une ouverture visuelle sur la rue des Échelettes.
L’exiguïté de la parcelle, accentuée par l’expropriation d’une surface au bénéfice du Domaine Public, explique la décision de créer un sous-sol afin d’y déplacer la sous-station électrique et d’y abriter les caves et les locaux techniques.
Le rez-de-chaussée ainsi libéré accueille les places de parc et l’accès à un noyau de circulations verticales desservant trois appartements de 2 pièces, un par étage, ainsi qu’un duplex de 4,5 pièces culminant à l’attique.
Conditionné par l’étroitesse de la parcelle, le plan des appartements s’organise linéairement : la cage donne accès à un grand séjour qui distribue, en fin de parcours, une chambre et une salle d’eau.
Cette structuration de l’espace est renforcée par les aménagements intérieurs. Adossé au mur mitoyen un long meuble accueille les éléments de cuisine, puis des armoires jusqu’à la salle de bains. Au fond du séjour, une niche sépare symétriquement les deux accès à la chambre, renforçant le caractère directionnel de l’espace.
La structure se présente comme une boîte en béton liée au noyau de circulations verticales et appuyée sur un pilier en « V ». L’exiguïté des accès et de l’espace disponible a conditionné le choix du système constructif : des dalles à hourdis préfabriquées appuyées sur le mur mitoyen et sur les poutres en façade faisant office de contrecœurs.
La façade, isolée, est revêtue de tôle en aluminium éloxé, ondulée pour les contrecœurs, et lisse pour les meneaux. La façade arrière est recouverte d’une tôle perforée qui intègre le mur mitoyen borgne et les fenêtres des salles d’eau, renforçant la cohérence et l’unité de l’enveloppe et, par extension, du bâtiment.
L’expression des façades, le choix des matériaux, et le traitement des détails - comme les arrondis en bas de façade et les encadrements des fenêtres en bandes, renforcent le caractère unique de ce petit objet qui, tout en affirmant sa singularité, s’intègre avec naturel à son contexte.