Fédération Internationale de Gymnastique (FIG)
Lauréat du prix Bilan 2017 dans la catégorie Bâtiment administratif, l’immeuble de l’avenue de la Gare 12A, abrite le nouveau siège administratif de la Fédération Internationale de Gymnastique (FIG), renforçant ainsi la place privilégiée du sport à Lausanne.
Bien que le projet soit conçu pour affirmer la représentativité associée à une institution sportive d’envergure internationale, il n’en est pas moins influencé par le contexte urbain et la mémoire du lieu.
La parcelle, devenue constructible en 2006, était occupée par un jardin peu utilisé, discrètement niché derrière un haut socle en maçonnerie de moellons, quelque peu caché depuis l’avenue de la Gare et son affairement.
L’ordre contigu du haut de l’avenue rencontre ici une zone plus ouverte, constituée d'une enfilade d’hôtels particuliers détachés, disposés en retrait sur un soubassement en moellons. Exploitant l’ambigüité de sa position entre deux tissus urbains distincts, le projet cherche à articuler les caractéristiques de chacun d’eux, dans un rôle de charnière urbaine. Ainsi, le nouveau siège s'aligne sur l’ordre contigu amont, tout en s’en distinguant par un socle rustique en béton bouchardé rappelant les moellons des bâtiments voisins plus en aval.
Le projet n’exploite pas le potentiel constructible autorisé par le Plan Général d’Affectation de Lausanne (PGA), une restriction de bâtir ayant été réglée entre la Commune – ancienne propriétaire de la parcelle - et la FIG, la ville souhaitant limiter le volume construit en raison du contexte.
Le défi principal du projet consistait à trouver le bon équilibre entre intégration et affirmation, et proposer, dans un contexte urbain fort et consolidé, un édifice représentatif à l’expression clairement contemporaine.
L’entrée de l’immeuble est située sur le côté nord, à l’écart des nuisances sonores de l’avenue, préservant ainsi l’expression massive du socle du bâtiment.
Le rez-de-chaussée comprend une zone d’accueil, une salle de conférences pour 40 personnes desservie par quatre cabines de traduction, ainsi qu’une cafétéria donnant sur le jardin et sa terrasse. Les trois étages courants abritent 1'500 m2 de bureaux, et les 300 m2 d’attique sont destinés, à terme, à accueillir séminaires et colloques. Les cinq niveaux hors sol sont complétés par un parking semi enterré, et un sous-sol dédié aux techniques et aux archives de la Fédération.
Un noyau de services unique est placé en façade nord, à proximité de l'entrée. Sa position décentrée permet d’optimiser l’utilisation des surfaces, alors que le système porteur, composé de dalles précontraintes, libère des plateaux pratiquement sans porteurs intermédiaires. La structure de l’attique, plus légère, est en charpente métallique.
La volumétrie de l’édifice s’exprime à travers un corps de bâtiment formé d’une grille en métal posée sur un socle en maçonnerie. L’attique en retrait fait office de couronnement. Il prolonge la matérialité scintillante de couleur bronze du corps principal, mais avec un rythme plus léger. Sur son côté sud-ouest, le dernier niveau est évidé pour laisser place à une généreuse terrasse panoramique.
La composition à trames du bâtiment fait écho à un illustre voisin qui lui fait face, la Tour Edipresse. Mais contrairement à cette icône des années soixante, le nouvel édifice propose une architecture exploitant la profondeur de la peau et une épaisseur de façade faisant référence aux bâtiments voisins datant de la belle-époque. C’est cette épaisseur, alliée à une trame serrée de 1,26 m, qui crée, malgré une proportion de vitrages très élevée, une perception d’opacité où le métal domine, contribuant à l’intégration du bâtiment dans son contexte.
Les choix techniques du bâtiment, qui répond au label Minergie, visent une efficience énergétique privilégiant la simplicité d’utilisation et l’économie de moyens. Ainsi, la production de chaleur est assurée par le chauffage à distance. Les dalles en béton armé apparent sont dépourvues de faux plafonds pour améliorer, grâce à leur inertie, le rendement énergétique. L’ensemble des distributions techniques est concentré dans les planchers. L’acheminement de l’air hygiénique est essentiellement noyé en dalle, tandis qu’une distribution secondaire en faux-plancher assure l’apport complémentaire pour les salles de conférence. La façade est également composée de fenêtres ouvrantes qui contribuent au bien-être ressenti des utilisateurs. La toiture est dépourvue des installations typiques des bâtiments remplissant les exigences Minergie. En effet, celles-ci ont été délibérément logées en sous-sol afin de libérer une toiture entièrement végétalisée, par égard aux vues plongeantes depuis les bâtiments la surplombant.